Titulaire d’un DUT et d’une licence pro, Pierre Guillard a souhaité reprendre ses études pour évoluer dans sa carrière. Avec le dispositif Fontanet, il a obtenu son diplôme d’ingénieur en génie climatique et énergétique en 2016. Un investissement de trois ans ô combien fructueux à ses yeux.
Qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre vos études et à choisir le dispositif Fontanet ?
Je suis titulaire d’un DUT en génie civil et d’une licence professionnelle « Energie et confort du bâtiment », obtenue en alternance en 2010. Le bureau d’études où j’effectuais mon apprentissage m’a recruté comme technicien d’études fluides (électricité, plomberie, chauffage, ventilation, etc.). J’étais polyvalent, mais je ne pouvais pas évoluer au sein de l’entreprise, et au bout de cinq ans, je ne voyais pas de perspectives. Mon responsable a également obtenu son diplôme d’ingénieur par le dispositif Fontanet, que je ne connaissais pas. C’est ce qui m’a motivé.
Je voulais évoluer dans ma carrière, compléter mes compétences scientifiques et élargir mon réseau.
Comment s’est déroulée la formation ? En quoi consiste ce dispositif Fontanet ?
J’ai d’abord suivi un cycle préparatoire pendant un an, en 2013-2014, à l’Université de Lorraine, en cours du soir. J’avais des cours en ligne, des exercices à rendre, des TD. Ce qui représentait 6 soirs par semaine, en plus de mon travail. C’était très exigeant, mais j’étais déterminé.
J’ai déposé mon dossier à l’INSA Strasbourg en 2014, j’ai présenté mes motivations et mon plan de financement lors de l’entretien. J’ai contracté un prêt étudiant, en plus de l’aide octroyée par le Fongecif. C’est très important, car le Fongecif rémunère uniquement sur la base des heures passées en cours, ce qui n’est pas suffisant.
Une fois accepté, j’ai suivi les deux années de cours (4e et 5e année du parcours ingénieur) avec les autres en formation initiale. Comme je n’avais que 25 ans, je n’ai pas senti de décalage, j’étais étudiant comme eux.
J’ai toujours eu de la chance, je n’ai jamais cherché de travail. J’ai effectué mon stage et projet de fin d’études chez Setec Bâtiment, un important bureau d’études parisien, où j’exerce actuellement.
Que vous a apporté cette formation ?
Indéniablement, un réseau. Mon réseau professionnel a explosé en tant qu’ingénieur INSA Strasbourg. J’ai trouvé mon poste actuel sans difficulté. Je n’aurais pas pu accéder à cela sans l’étiquette INSA et l’expérience professionnelle acquise.
J’ai aussi acquis une ouverture d’esprit, une méthodologie et un bagage scientifique que j’ai pu mettre immédiatement en application. J’ai également évolué, je suis passé cadre. Je suis aujourd’hui ingénieur en génie thermique, énergie et physique du bâtiment. Mon poste actuel est sans comparaison avec mon ancien métier. Je travaille sur des projets emblématiques, par exemple, le Musée Yves Saint-Laurent à Marrakech, la nouvelle ligne du métro parisien, le château de Versailles, le siège de SFR…
La recommanderiez-vous à d’autres et si oui, quels conseils donneriez-vous ?
Oui, je la recommande, bien sûr. A condition de bien réfléchir à son plan de financement, car aujourd’hui le Fongecif n’accepte que 50 % des demandes de prise en charge et privilégie les personnes plus âgées et non qualifiées. C’est complexe en termes de financement. Il faut également veiller à bien choisir le moment où l’annoncer à son employeur. Le cycle préparatoire exige une bonne organisation car on conserve son emploi. Il faut être motivé.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
Je témoigne